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vendredi 29 novembre 2013

Bombay

De loin, sur le mur, est affiché avec des néons "Bombay", blanc sur jaune on a du mal à lire mais qu'importe, dans cet endroit si on y va, c'est parce qu'on sait ce qui s'y trouve.
From far, on the wall, we can read "Bombay", lighted by neon, white on yellow it's difficult to read but anyway, to this place, when we go there, it's because we know what is there.

Un couloir, on entre, un chat passe, une femme en pantalon moulant et rose traverse le couloir. Il fait sombre, cela sent la cigarette, des lumières éclairent le centre de la piste où se trouve une petite scène. Là, chante une femme avec un micro et un homme au piano derrière elle. La femme a une robe moulante, on imagine très bien son string, elle est très maquillée, la robe est noire avec des diamants sur le devant, elle danse en chantant, chante en dansant. Epaules dégagées elle remonte par moment les bretelles de sa robe et joue avec ses cheveux pour donner forme aux chansons. Autour de la scène des guirlandes de Noël et des tables occupées.  
A hall, we enter, a cat passes, a skinny pink pants woman crosses. It's dark, it smells cigaret, some lights enlighten the dance where sings a woman with a micro, and a man playing the piano behind her. The woman wears a skinny dress, we easily imagine her thong, she has a lot of make up, the dress is black with diamonds on the front, she dances while singing, she sings while dancing. Open shoulders she recovers her braces from time to time and plays with her hair to shape the songs. Around the scene some christmas garlands and tables. 

Au fond, deux jeunes filles habillées de façon extrêmement provocante, marocaines selon mon ami, dansent assises.
Aussi, un groupe d'hommes, deux femmes d'un certain âge, mais aussi des tables avec des Indiens, silencieux, regardant la femme, sirotant une bière. On s'installe, à côté de nous un homme boit une bière, comme perdu dans ses pensées et les yeux mi clos, il est entraîné par le rythme du corps de la chanteuse. Plus tard arriveront un groupe de jeunes hommes, puis deux gros vieux messieurs en dishdashas, ils commanderont une bière. La chanteuse fait des sourires, communique avec quelques vieux au loin, sorte d'habitués de la maison, et continue sa chanson.
At the back, two girls in extremely provocative clothes, moroccan according my friend, are dancing sitting on their chairs. Also, a group of men, two women of a certain age, and tables of Indians, silent, looking at the singer, drinking their beer. We sit, and close to us a man drinks a beer, lost in his thoughts and his eyes almost closed, he is driven by the rythm of the body of the singer. Later will arrive a group of young boys, then two old and fat men wearing dishdasha, they'll ask for a beer. The singer makes smiles, communicates with some old men, and follows her song.

Par moment les serveurs, tous Indiens, font venir comme des bouteilles de Champagne surmontés de bougies pétaradantes, qu'ils ramènent en cuisine après l'extinction. Un vieil aquarium éclaire un côté de la salle, où les deux marocaines chantent à tue-tête la chanson qui passe. Le pianiste animateur envoie les effets de fumée, modifie les lumières. La chanteuse reçoit des petits mots dans lesquels les clients écrivent ce qu'ils voudraient entendre être chanté. Elle chantera alors une chanson d'amour qui dira : "j'aime Barcelona, mais mon coeur est avec le réal Madrid, entre les deux je ne sais que choisir, quand je suis avec l'un je pense à l'autre…" Ses positions sont de plus en plus explicites, elle imite un booty shake que tout le monde regarde avec attention. Personne ne parle, la musique est trop forte pour s'entendre, on se crie dans l'oreille avec Derart, un serveur apporte une assiette de fruits, Derart me met des morceaux de pomme dans mon whisky. Les serveurs reviennent avec les bouteilles-bougies, des gerbes d'artifice explosent et la chanteuse commence une chanson : "Dieu bénisse Oman, Dieu bénisse le sultan Qabous, Dieu le garde…"

Les gens claquent des doigts, clappent des mains ou battent la mesure du pied. Du costard-dishdasha à la boîte de nuit, il n'y a qu'un pas.
People snap their fingers, clap their hands or beat the time with their feet. From the suit-dishdasha to the nightclub, there's one step only.




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